Pour combattre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, le Niger a ratifié la Convention des Nation-Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles additionnels s’y rapportant dont, celui visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, et l’autre relatif au trafic illicite de migrants par terre, air et mer. Ces Instruments juridiques internationaux ont été internalisés à travers l’adoption de l’ordonnance 2010-086 du 16 décembre 2010 relative à la lutte contre la traite des personnes et la loi 2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite de migrants.

Au plan institutionnel, une Commission Nationale de Coordination de Lutte contre la Traite des Personnes (CNCLTP) et une Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) ont été mises en place. Ces deux institutions ont en charge la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, à travers la conception des programmes, stratégies et politiques, ainsi que la mise en œuvre des activités y relatives.

Plus spécifiquement, l’ANLTP/TIM a dans son cahier de charges, le renforcement des capacités des acteurs étatiques et non étatiques, la formation, la sensibilisation des populations et couches vulnérables, la collecte de données statistiques et le traitement de l’information, la réalisation d’études, la protection et la prise en charge des victimes de traite, la participation à l’élaboration d’instruments  juridiques nationaux en lien avec la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, la gestion et le fonctionnement des centres d’accueil et de protection des victimes de traite.

Relativement au volet sensibilisation, une Journée Nationale de Mobilisation a été instituée par décret n°2015-182/PRN/MJ du 10 avril 2015, modifié et complété par décret N°2020-736/PRN/MJ du 25 septembre 2020 instituant la Journée Nationale de Mobilisation contre la traite des personnes et l’esclavage, célébrée le 28 septembre de chaque année. La commémoration de cette journée vise à :

• Informer et sensibiliser sur les risques récurrents liés à la traite des personnes ;
• Promouvoir les mécanismes de prise en charge et l’intégration sociale des victimes de traite ;
• Vulgariser et publier les données statistiques sur la traite des personnes ;
• Entreprendre toute autre action entrant dans ce cadre.

La Journée Nationale de Mobilisation offre ainsi l’opportunité à l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le trafic illicite de migrants (ANLTP/TIM) et ses partenaires intervenant dans le domaine, d’entreprendre des actions de sensibilisation à l’endroit des populations, de plaidoyer à l’endroit du Gouvernement et des bailleurs, de vulgarisation des textes et de publication des données statistiques.

Ainsi, des thèmes variés sont abordés chaque année sous formes de conférences publiques, de débats télévisés, de sketchs, des spots publicitaires, des fora etc.

La commémoration de l’édition 2023, s’est tenue, le 28 septembre 2023 à l’Amphitheatre 1000 places de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, sous le thème central « L’exploitation de la mendicité des femmes et des enfants dans les grandes villes du Niger et dans les pays de la sous-région : défis et perspectives ».

Autour de ce thème central, seront  organisés une conférences-débat sur « Migration des femmes et exploitation de la mendicité des enfants : défis et perspectives » ainsi qu’un concours de plaidoiries.

Objectif général

L’objectif général de la journée est d’entreprendre des actions de sensibilisation et de plaidoyer dans les villes de Niamey, sur l’ampleur que prend le phénomène de la mendicité et  des mesures appropriées qui doivent être prises pour son éradication.   

Objectifs spécifiques

• Sensibiliser la population sur les différentes formes de traites ;
• Sensibiliser la population sur les conséquences de la mendicité des femmes et des enfants ;

• Sensibiliser la population sur le rôle et les responsabilités de chacun dans la lutte contre  la mendicité des femmes et des enfants ;

• Faire un plaidoyer en vue de l’éradication de la mendicité au Niger ;
• Vulgariser le dispositif de promotion et de protection des victimes de  l’exploitation de la mendicité  et  de toutes les formes de traite.

Cérémonie d’ouverture

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur Alio Daouda, Ministre de la Justice et des Droits de l’homme.

Elle a été marquée par une série d’interventions. La première intervention a été celle de Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et Politiques qui, après avoir souhaité la traditionnelle bienvenue à tous les participants et a exprimé sa satisfaction quant au choix de sa faculté les activités commémoratives de la journée.

Lançant les activités commémoratives de la journée, Monsieur Alio Daouda, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a dans son discours tenu à remercier les autorités administratives et universitaire pour leur accueil et leur forte mobilisation, et les partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant à l’Etat du Niger dans la lutte contre la traite des personnes et l’esclavage.

Il a aussi rappelé les actions menées par le gouvernement pour venir à bout de ces deux phénomènes depuis des années et réaffirmer la volonté du Gouvernement à combattre le crime organisé dans toutes ses formes dont la traite des personnes qui est traduite dit-il, par le discours du Premier Ministre à travers sa Déclaration de Politique Générale dans son pilier la justice, l’équité et les droits humains. Il a enfin procédé à l’ouverture solennelle des activités commémoratives de la journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes et l’esclavage.

Les activités :

Une conférence publique sur la sur « Migration des femmes et exploitation de la mendicité des enfants : défis et perspectives » ainsi qu’un concours de plaidoiries sont les activités de cette journée